Concurrencée par les médicaments et d’autres tisanes plus commerciales et faciles à trouver dans le commerce, que cette plante traditionnellement cueillie aux siècles précédents est peu à peu oubliée.
C’était sans compter sur le dynamisme des habitants de l’Aubrac qui cherchent toujours à valoriser les ressources de leur plateau. Et c’est ainsi qu’une poignée d’hommes et de femmes ont eu envie de refaire vivre la tradition autour du Thé d’Aubrac.
Comment faire naître une activité économique, touristique et gastronomique autour du Thé d’Aubrac ? Comment faire connaître cette plante ? Faut-il continuer à la cueillir en forêt ? Faut-il uniquement la consommer en tisane ? Voilà les questions principales posées…
Refaire connaître le thé d’Aubrac est l’idée qui naît lors des rencontres « Un Goût d’Aubrac » organisée à Chaudes-Aigues par Camille Le Mao, chef de projet au Lycée agricole de St Chély d’Apcher en Lozère et Cécile Ducoulombier, Maître de Conférences en Agronomie à l’Ensaia et exploitante agricole sur le plateau de l’Aubrac. Ces rencontres sont alors l’occasion de mettre autour de la table les acteurs intéressés par cette plante et de lancer des idées pour concrétiser le renouveau du Thé d’Aubrac.
Cultiver pour protéger est le maître mot de la réflexion. La première étape concrète à maîtriser est la récolte pour pouvoir disposer d’une ressource suffisante pour faire connaître la plante et répondre aux demandes qui commencent à arriver. Tout de suite il est décidé de ne plus cueillir la plante en forêt mais de travailler sur la mise en culture. Cela permet de garantir la qualité, la quantité mais aussi l’origine du Thé d’Aubrac proposé.
Récoltée manuellement, effeuillée à la main, séchée à l’air naturel de l’Aubrac, puis transformée par l’association des producteurs voilà les étapes suivies par la plante en respectant ses besoins et son cycle naturel dans le respect du cahier des charges. Elle est récoltée de juillet à septembre par les producteurs qui se situent tous dans le périmètre du Parc Naturel Régional de l’Aubrac et à une altitude minimum de 950 m.
Créer une association pour disposer d’un outil collectif, c’est ainsi qu’en 2011 est constituée l’Association de Valorisation des Ressources Naturelles de l’Aubrac (AVRNA), association de producteurs de thé d’Aubrac qui se donne pour missions de promouvoir en particulier le Thé d’Aubrac. L’association AVRNA s’installe à Nasbinals, au cœur du plateau de l’Aubrac et est portée par l’accueil positif que réservent au projet les élus locaux.
Des produits pour le goût et des produits pour l’odeur, voilà ce qui a été mis au point patiemment par l’association pour mieux faire apprécier les qualités du Thé d’Aubrac. Dans la gamme « goût » le Thé d’Aubrac se décline en sirop, sablés, guimauves et autres douceurs. Dans la gamme « odeur » l’association s’est lancée dans la fabrication de cosmétiques naturels (savons, baumes…) sous l’égide du lycée agricole de St Flour dans le Cantal.
La Grange au Thé devient une marque et un symbole pour le Thé d’Aubrac de l’Aubrac. Par son logo et ses choix de produits, la marque a permis d’identifier et de protéger le savoir-faire qui s’est développé autour de cette plante dont on ne connaissait que la tisane.